Au bord du Célé

27 Septembre 2011

Où l'on retrouve le Chemin de St Jacques


Nous continuons à longer la rive droite du Célé, mas et fermes sur les berges de la rivière, castels et tours sur les Pechs. Le GR 657 est monté sur les crêtes avant d'entamer sa descente vers le village de St Sulpice, qui a accroché maisons, châteaux et jardins dans les flancs et les niches de la falaise.

A ma très grande inquiétude, Luc gare l'attelage dans une forte pente au bord de la rue principale... d'où nous aurons un pue de mal à démarrer : les pneus déraperont longuement sur les graviers avant d'accrocher le bitume..
Depuis le parapet la vallée du Célé déroule ses prairies encore très vertes et ses chemins d'arbres.

Dans le haut du village, une habitation d'où nous parviennent des voix d'enfants et des parfums de civet qui mitonne, s'est faufilée et encastrée dans l'ancienne muraille des remparts, a réutilisé recoins et effondrements pour se refaire une beauté au soleil et à l'abri. elle est toute en dégagements, toitons et terrasses, et en jardins suspendus débordant de fleurs, plantes et arbustes  

Un papé à casquette essuie soigneusement une table de jardin sous une tonnelle et met le couvert. 

Nous poursuivons un peu notre déambulation tranquille, sous le soleil de midi, sur l'ancienne route de Cahors, qui passe sous l'arche de la porte de la ville, puis suit les murs d'enceinte, flanqué de ses tours défensives carrées, pour continuer, étroite et sinueuse sous la corniche de calcaire blanc. 
 
Des cavités et abris sous roche continuent de fournir un toit naturel pour les réserves de bois, les charrettes...
Au loin aggrippées à la roche jusqu'à s'y confondre, seulement dévoilées parfois par les teintes rousses d'une volée de tuiles, des demeures semi-trogglodytes surplombe le vertige.

Mais l'appétit éveillé par les fumets de civet et l'heure qui se fait tardive, nous incitent à revenir sur nos pas et à regagner l'attelage Pucky-Kangoogris...
Il ne reste plus qu'à dénicher un petit coin de verdure à l'ombre des arbres, au bord du Célé.

Et c'est une berge de ruisseau à l'herbe drue et foisonnante, d'où surgissent des bouquets de saponaires aux fleurs mauves et roses tendres qui dégringolent le talus jusqu'au petit cours d'eau, sous un tunnel de frênes où s’enlianent des houblons sauvages, que nous trouvons notre petit bonheur.
 
En une poignée de minutes, le champignon du toit est relevé, la table installée, et le repas se réchauffe, pendant que nous dégustons un verre de vin doré et moelleux des vignobles de Gaillac.

La douceur de l'air et le froufrou bruissant de l'eau incitent à la sieste...

Pourtant, une fois nos bols rincés, nous replions le toit et poursuivons finalement notre périple.
Un arrêt à la petite chapelle romane de Brengues et nous rejoignons la Via Podensis du pèlerinage de St Jacques de Compostelle  à Espagnac-Sainte Eulalie, un village -monastère.

Nous rangeons l'attelage le long d'un mur puis nos pas nous portent vers une étrange tour surmontée d'un bonnet pointu, dressant sa tête au-dessus de toits sombres et pentus.

 Nous contournons l'ensemble de ces bâtisses massives, aux ouvertures chichement disposées sur de hautes et austères murailles aux pierres régulièrement taillées et grises et découvrons une venelle fleurie qui se fraye un passage sous la porte ogivée d'une imposante tour carrée, blanche et lumineuse.


 De part et d'autre de la ruelle, les maisons, jardinets et même four à pain ont été restaurés et aménagés en gîtes d'étape pour les pèlerins.

Au bout de la venelle une belle surprise nous attend : nous voici dans la grande cour de l'ancine prieuré du "Val Paradis d'Espagnac" entouré de son mur d'enceinte dont l'église et son clocheton au toit octogonal sur colombage ainsi qu'une partie des bâtiments qui servirent  de dortoirs et réfectoires aux religieuses (Saint Augustin)  jusqu'à la révolution, datent du 13ème siècle.



En ce début d'après-midi lumineux, la cour est calme. Point de pèlerins, point de touristes. Un calme que les roucoulements des pigeons de l'église et les piaillements de quelques oiseaux dans le feuillage d'un grand noyer adoucissent encore.

Sous cet arbre, un banc et une table de gros bois, font face aux arcatures éclatantes de l'ancien cloître. Nous nous y asseyons sans rien dire, le regard rivé sur ces bâtisses où l'on entend encore les chuchotements  et le souffle de l'histoire et peut-être aussi celui de l'esprit. Puis Luc ramasse des noix tombées tout autour du tronc épais et argenté et se met à les casser avec son canif pour les croquer, lentement, en guise de dessert, ou de goûter...
Les voix de touristes et de marcheurs nous ramènent au présent.

Et nous reprenons notre route le long du ruisseau du Célé.
Peu avant Corn, nous franchissons le cours d'eau sur un petit pont : nous avons aperçu des tours imposantes d'un castel ou d'une maison forte, légèrement en contrebas du hameau de Goudou, et allons y jeter un œil avant de remonter définitivement vers les plateaux du causse.
 A suivre...




Rendez-vous sur Hellocoton !

2 commentaires:

  1. Le coin pour le pique-nique a l'air idéal! Et les villages charmants...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les petits villages du Lot sont beaux et ont du charme, oui, un vrai charme sans fioriture.

      Supprimer