Vieilles pierres et Cailloux

27 Mars 2012 -  l'Oppidum de Murcens


Matin calme, bleu et tranquille, un pique-nique dans un panier, une petite laine et un chapeau au cas où, et voguent le Kangoogris et la belle Pucky !
Sans quitter le département, une vague idée : un oppidum perdu au-dessus de la vallée du Vers, sur la commune de Cras (Lot), sur les traces de ces Cadurques, que la Rome de César avait "civilisés"... agriculteurs et artisans, et grands amateurs de vins...
C'est quand même cette invasion romaine, dès l'année 58 avant J-C, qui poussera, par la force (on se souvient d'Uxellodonum, dernière bataille de la Guerre des Gaules en 51 av JC) les Cadurques à quitter leurs oppida pour s'en aller rejoindre les villae et notamment Cahors.

Nous taillons la route vers notre oppidum : Murcens (dont le nom pourrait signifier "ceint, entouré, d'un mur" Murus Cinctus). En effet, le site, accroché au sommet d'une falaise abrupte d'un côté, était fortifié par un mur gaulois (murus gallicus) de l'autre !...

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C'est tout près d'une des premières fouilles qui permit de découvrir ce mur, que nous nous garons : l'endroit est idéal pour sortir le pique-nique et s'installer à la table prévue à cet effet, face aux collines que le printemps naissant n'a pas encore repeintes de vert tendre.
Il faut pourtant oublier la petite laine et se couvrir le chef du chapeau tant le soleil est déjà chaud !

Le repas avalé, nous sommes pressés maintenant de découvrir le lieu et nous voici partis vers les vestiges de l'oppidum, traversant des prairies maigres que pâturent les brebis du causse sur la pierraille grise teintée parfois de roux.
Le soleil est haut dans un ciel débarrassé de nuages et nous sommes heureux de découvrir la "Fontaine de César" et son coin d'ombre.
 
Une halte rapide, quelques gorgées d'eau (de notre gourde... car la Fontaine est plus que trouble !), l'herbe se fait plus rase, la pierre affleure, les premiers buissons de buis ponctuent l'espace de leurs rameaux verts vernissés.

Ici vivaient des Cadurques, dans des cahutes rondes ou carrées, aux toits pointus, rudimentaires, faites de torchis et de poteaux de bois, solidement ancrées dans la pierre, bien à l'abri derrière le "rempart" épais et protégés par la falaise abrupte...

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Nous restons un long moment sans rien dire devant la vallée qui se creuse en gorge au-dessous de nous. Une buse tournoie, profitant de courants ascendants, et crie, par trois fois. Nous reprenons doucement notre marche en suivant la falaise.
L'air est léger, et le soleil joue dans les branches des chênes. La petite route, tout en bas est déserte. Aucun bruit.
Il n'est plus guère possible de marcher le long de la falaise. Nous revenons dans les pâtures sèches et faisons halte dans la fraîcheur d'une gariotte, ces petites cabanes de pierres sèches au toit en ogive ronde et  moussue où s'abritaient les bergers. Constructions simples, faites de cailloux et de mains rugeuses mais qui savaient d'instinct trouver les proportions.
Celle-ci a un linteau et un montant de porte monolithiques, et sa voute intérieure, en encorbellement, est intacte.
Gariotte de pierres sèches
L'entrée, le linteau et le montant de porte
La voute de pierres sèches en encorbellement
Plus loin, le long d'un chemin de terre, ou d'une draille, un toiton abrite un ancien "travail", cette sorte de cage en bois où l'on maintenait bœufs, et parfois vaches, afin de les ferrer. 
Qu'est-ce que nous avons pu jouer, gamins, dans ces brancards de bois brut, mais polis par les frottements des panses, garrots et jarrets de ces imposantes bêtes que l'on entravait, et qui une patte relevée se faisaient clouer, ainsi que l'on nous l'expliquait, de "nouvelles chaussures" !
"Mais non ça ne leur fait pas mal, nous assurait-on, devant nos mines inquiètes !"

Chemin faisant, nous trouvons au passage d'un muret, un disque de protection d'un détecteur de métaux.... Quelque prospecteur en quête de bronze ou d'argent serait donc venu "fouiller" le site en toute illégalité à la recherche d'une obole, d'une rouelle, ou d'un bijou ?!

Puis ce sont d'anciennes fermes du XIXe, toujours en pierres sèches, toit de tuiles plates rousses ou lauzes où poussent la mousse et les orpins brûlants, et parfois un cul de four à pain et un pigeonnier.
Pucky Pooka et le Kangoogris nous attendent sagement et nous prenons le temps de goûter, d'un thé parfumé aux agrumes et de quelques biscuits secs avant de reprendre la route, cette route que nous avons vue depuis le bord de la falaise, et qui nous conduit vers la vallée du Vers.

A suivre "La verte vallée du Vers"







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