Bivouac sur le Sauveterre ~ 12 Septembre 2011

L'heure bleue a assombri la vallée. Les crêtes des falaises n'en sont que plus lumineuses. Et c'est là-haut, vers le Causse du Sauveterre, vers le Massegros, que nous allons passer la nuit.

Nous roulons lentement : la route est très étroite, mais plus que tout, après chaque virage, nous scrutons les moutonnement de prés et pâtures maigres qui s'offrent sans détour au regard.

Et soudain... D'un souffle commun nous murmurons :"là !"
Car c'est là, c'est une évidence. Un chemin de terre s'en va, tranquillement vers un parc à moutons que l'on devine au tintement de quelques sonnailles lointaines et au grillage qui court sur la lande.
Mais là, dans un renfoncement, sur la gauche, un espace d'herbe grise, rase, quelques buissons de chênes pubescents, rabougris et trapus, qui isolent et cachent du chemin et de la route, tout en laissant une fenêtre vers le soleil couchant, et surtout un bosquet de pins sylvestres à la tête penchée par les vents dominants du nord ouest.
La brise qui se lève le soir les fait chanter doucement. Et la chaleur de la journée exacerbe l'âcre parfum de la résine qui se mêle à celle plus sauvage de quelques buis.

Nous tournons comme le font les chiens avant de se coucher dans leur panier et faisons notre nid.
Pucky Pooka ne bouge plus.

Quatre grosses pierres pour un foyer de fortune, afin de limiter le feu et l'empêcher de se glisser comme une couleuvre entre les touffes d'herbe.


Deux morceaux de saucisse aux herbes posés sur le grill, pendant la préparation de la salade de tomates du jardin...
La Leffe blonde a rafraîchi les gosiers, et nous sortons la bouteille de rosé de la glacière. Deux verres à pied.


Ce sont nos 26 ans de mariage et nos 35 ans de bon compagnonnage, à quelques jours près, on n'en est plus aux comptes d'épicier, que nous fêtons ce soir, loin du monde, avec pour compagnie les premières pipistrelles qui entament leur danse nocturne, la fumée du feu de genévrier mêlée à celle de la saucisse qui grésille, et au bouquet floral du vin rose et doré qui nous fait tourner la tête.

Le vent dans les pins s'est fait silencieux.
Le feu décline.
Le soleil a disparu. Frisson....
Dans un instant l'énorme écu de cuivre, puis d'argent de la lune viendra se planter devant nous.



La nuit sera douce et claire.
Le matin froid et vif, mouillé de rosée.
Et l'arôme du café qui coule viendra saluer une nouvelle journée.




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