Champagne au Cap

14 Mars ~ On sable le champagne sur... le sable !


Après cette parenthèse dans les limbes du "Truc Vert", hors des limites d'un espace que la brume a gommé, nous reprenons la route. La presqu'île devient étroite... Les premières maisons du Cap apparaissent.

Nous "descendons" jusqu'à la pointe.
L'attelage trouve place dans un parking déserté par les promeneurs que la brume froide de cette fin d'après-midi a chassés.
Main dans la main, pieds nus dans le sable froid, nous allons sur cette plage d'un petit bout du monde... Fin des terres....  Juste en face, émerge lentement de son écharpe de brouillard, la Dune du Pyla, étrange vaisseau blanc.
Quelques pêcheurs du bord de l'eau ont planté leurs longues lignes.

 

 Maintenant le rideau de la brume se lève, sur la ligne bleu indigo de l'Atlantique, et un vaste ciel nettoyé et clair.

Nous restons longtemps ainsi, sans parler, regard perdu sur ce présent presque insaisissable, qui nous rappelle à nous-même, grain de sable parmi le sable. Et aujourd'hui, devant cette immense étendue à la fois immuable et mouvante,s'achève ma soixantième année de vie, et s'ouvre la porte d'un autre cycle qui reste à définir et à construire.

Luc s'est levé et s'est éclipsé un instant, me laissant adossée à la dune et à l'abri de la brise du soir.

Le voici qui revient dans le soleil  qui, lentement s'éclipse, les mains et bras chargés....


Et nous voici riant devant les flutes qui se remplissent du liquide clair et léger où tournoient les bulles... déjà ivres avant d'avoir bu, heureux d'être là. Tous les deux. ensemble, embarqués depuis longtemps, pour ce solide compagnonnage et ce voyage au long cours où chacun tient la barre quand il le faut, et sait la manoeuvre à accomplir lorsque la tempête s'abat sur le bateau !
Et Yo ho ho ! Et une bouteille de... champagne, et levons le coude et le verre ! A la santé du monde !


Vient l'instant des cadeaux.
Le rouge est celui de notre fille, belle, magnifique fille, courageuse, pleine de vie et d'humour, de doutes parfois, mais de ténacité aussi, et qui trace son chemin, lentement mais sûrement, avec un bon compagnon de route ! Je les remercie tous les deux, du cadeau rouge, mais aussi du cadeau qu'ils me font d'exister !


Nous buvons, rions, croquons les petits gâteaux secs que Luc a apportés.
Nous téléphonons à notre "grande" : la batterie est à plat et Luc tourne la manivelle d'une dynamo de recharge, pendant que je parle, ris pleure et balbutie des mots de joie, dans l'aura chaude d'un soleil  qui se dore et fait le gros dos.

Nous allons nous remettre de cette bonne griserie et cette euphorie légère en traînant nos pas dans le calme petit port de pêche du Cap Ferret. Le soir tombe.



Un dernier tour jusqu'au phare du Cap, point d'exclamation magnifique qui ponctue la côte, tourné vers l'océan et ancré sur la roche des terres....
Points de repères dans l'immensité, lumières dans l'obscurité, guides des marins au long cours de la vie.

Le soleil couchant peint de rose celui du Cap, dont la tête rouge émerge des pins noirs.




Et nous retournons dormir à l'abri du "Truc Vert" dans la douceur des dunes océanes !


A SUIVRE : Un zeste.... d'Uzeste




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